Nouveau chapitre :
Alia et le ghola Duncan Idaho

Je vous dis ces choses : la nature séquentielle de l’histoire réelle ne peut être répétée avec précision par la prescience. Nous saisissons des incidents détachés de la chaîne. C’est pourquoi je nie mes propres pouvoirs. L’éternité bouge. Elle m’inflige son emprise. Il faut que mes sujets doutent de ma majesté et de mes visions d’oracle. Que jamais ils ne doutent de l’éternité.

Proverbes de Dunesday.

 

Alia étudiait le ghola dans sa chambre d’audience, et il lui apparut comme un inconnu religieux. La façon dont il surmontait avec sérénité la tourmente qui l’entourait l’inquiétait.

Elle avait d’autres mères-mémoires de Duncan Idaho à sa portée et elle y chercha un indice sur cette créature dont la chair avait été celle d’un ami. Avec un sentiment de suspicion grandissant, elle prit conscience qu’elle s’était appuyée sur des préjugés.

Alia-Jessica avait toujours considéré Duncan comme un homme qui devait être reconnu simplement pour ce qu’il était – pas à cause de sa lignée ou de sa planète natale, mais pour lui : solitaire, résolu, volontaire. Dans le profil de nombreux amis de la Maison des Atréides.

Et maintenant, elle rejetait ces idées préconçues. Cela n’était plus Duncan Idaho. C’était le ghola !

Elle se tourna lentement sur les marches de l’autel et porta son regard au-delà du ghola, sur le navigateur de la Guilde et ses assistants. L’ambassadeur, qui flottait dans sa cuve de gaz orange, donnait tout à fait l’apparence de se satisfaire d’une situation qui n’aurait pas dû le satisfaire.

— M’avez-vous correctement entendue, ambassadeur Edric ? demanda Alia.

« Ne prenez pas à la légère mes soupçons. Je devrais peut-être ordonner qu’on vous emprisonne pendant que nous enquêtons et détruire vos frégates. »

— Permettez-moi de rappeler à la sœur de l’Empereur que je suis ambassadeur. (Il se tourna en s’inclinant pour fixer sur elle ses yeux encapuchonnés.) Vous ne pouvez me menacer sans échapper aux conséquences. Chaque homme civilisé s’opposera à vous si vous choisissez cette option.

— Mentat, demanda Alia, que signifie ce bavardage ?

Dans le même instant, elle sut ce que voulait dire l’ambassadeur. La force avait ses limites et même les plus puissants ne pouvaient en user sans se détruire eux-mêmes.

— Avez-vous vraiment besoin que je vous le dise ? demanda Duncan.

Elle secoua la tête. La violence était partout autour d’elle et elle se demanda comment cela avait pu lui échapper auparavant. Un axiome Bene Gesserit lui vint à l’esprit, comme un poisson surgi d’eaux turbulentes.

« Concentre-toi sur un sens en écartant tous les autres. Il y a danger. Évite-le. » La vision oraculaire était un sens. Elle avait été aveugle de ne pas savoir ce qu’elle pouvait voir avec l’œil nu. Les formes primitives l’entouraient – par l’argent, la culture, les usages sociaux. Et la populace conscrite croulait sous le gouvernement.

Aucune populace ne pouvait tolérer cela.

Tout mésusage du pouvoir se retournerait contre le gouvernement, s’amplifierait en attendant le moment où il basculerait avec violence.

— Il en est donc ainsi, dit Alia. Par le pouvoir dont m’a investi l’Empereur, j’exige un jugement formel. Que l’on convoque les juges du Landsraad. Choisissez votre défenseur, représentant de la Guilde.

L’ambassadeur plongea avec une soudaine agitation en se détournant d’elle. Sorcière ! se dit-il. Elle avait toujours été plus dangereuse que son frère.

— Il existe un dicton Fremen, dit Alia. « Il ne devrait pas être nécessaire de payer pour obtenir justice. » Laissez-moi ajouter qu’il ne devrait pas être nécessaire de prier, non plus. Qui choisissez-vous comme défendeur ?

Duncan vit l’ambassadeur faire un signe discret à l’un de ses assistants à l’adresse d’Alia. Obéissant à un réflexe soudain, Duncan leva la main et sentit le choc froid du métal sur sa paume calleuse. Quelque chose tomba en bourdonnant sur le sol, tressauta comme un poisson à l’agonie, et il réalisa qu’ils avaient osé lancer un chercheur-tueur sur la sœur de l’Empereur ! Il bondit et écrasa la chose avant qu’elle ne détecte de la chair chaude et se plante dans un organe vital.

La violence explosait autour de lui.

Les gardes Fremen avaient bondi d’un seul élan sur le groupe de la Guilde.

Des combats avaient éclaté dans les étincelles des couteaux, les cris et les grognements.

Duncan se retourna et enleva Alia entre ses bras avant de plonger vers le passage dissimulé derrière le dais.

Mais elle lui échappa en levant son couteau. Un bref instant, il crut qu’elle allait enfoncer la lame dans son torse et il haleta : « Arrêtez ! Il faut vous mettre en sécurité ! »

Il insistait pour l’écarter de la violence déchaînée.

Un sourire bizarre déforma ses lèvres et elle dit :

— Duncan, je vous demande de vous écarter. Cet endroit est plutôt sûr.

Elle leva la main et, en sentant le soudain silence des lieux, il se retourna.

Des corps étaient étalés sur le sol dans des robes ensanglantées. Les gardes Fremen étaient encore debout, exténués, le torse palpitant. La cuve de l’envoyé de la Guilde était intacte au centre du carnage. L’ambassadeur était accroupi dans le gaz orange, les bras croisés sur la poitrine, le regard rivé sur Alia.

— Vous ne pouvez faire plus que me tuer, dit-il, et il y avait dans sa voix artificielle une émotion étrange.

— Il en est bien ainsi ? fit-elle avant de faire un geste impérieux à un capitaine de la garde : « Apportez-moi un pistolet laser. »

— Non ! écructa Duncan.

— Obéissez à mon ordre.

Le capitaine hésitait.

— Le pourceau de la Guilde pourrait avoir un bouclier dans sa cuve.

— Ma Dame, dit Duncan, vous savez que si vous faites feu avec un laser sur un bouclier, toute la cité explosera.

— Et la Guilde sera accusée d’avoir employé des armes atomiques contre la Maison des Atréides. Qui saurait faire la différence entre une explosion bouclier-laser et une bombe à fusion ?

— Peu m’importe comment je vais mourir, dit l’ambassadeur. Poignard, laser… ce sera comme vous voudrez. Offensez la loi de la façon que vous préférez. Vous avez massacré mes assistants et mes collaborateurs. Je sais ce qui m’attend.

— Vous le savez ?

Le capitaine des gardes déposa la tige noire d’un pistolet laser au creux de la main d’Alia.

Elle le prit sans même un regard, descendit jusqu’au sol, contourna un corps et s’arrêta devant la cuve de l’ambassadeur.

— Avez-vous un bouclier ? lui demanda-t-elle sur le ton de la conversation.

— Oui, j’ai un bouclier, répondit-il d’une voix tendue, mais il est éteint. Je ne remettrai pas aussi facilement la Guilde entre vos mains.

Duncan, qui avait suivi Alia, posa la main sur son bras.

— Pouvez-vous vraiment le croire, Ma Dame ?

— Qu’en pensez-vous, Duncan ? Elle s’était tournée vers lui avec un regard curieusement voilé.

Il inspira profondément et lança sa conscience de Mentat sur sa question. Il était peu probable que cet homme utilisât un bouclier. C’était un serviteur dévoué de la Guilde. Jamais il ne pourrait l’utiliser en trahissant les siens.

— Ma Dame, c’est improbable, dit-il. Mais faut-il vraiment le tuer ?

— Vous êtes contre, Duncan ? (Elle regarda les vestiges de la tuerie.) Certains de mes gardes sont morts sur ordre de cette créature.

— Je ne participe pas aux homicides publics.

— Quel genre d’homme êtes-vous ? Vous avez mis votre propre cœur pour me protéger mais vous n’êtes pas d’accord pour que je supprime mes ennemis.

— On m’a libéré de ma sauvagerie, dit-il.

Elle effleura sa joue.

— Mais vous êtes fait de chair.

— Ne tuez pas cet homme, Ma Dame. Je sais que c’est la faute à ne pas commettre.

— C’est moi qui commande ici. Vous l’admettez ?

— Oui !

— Alors, écartez-vous.

Tous ses muscles réticents, il obéit.

Alia se détourna, régla le laser pour un tir rapproché, le braqua sur la cuve et appuya sur la détente.

Un trou d’environ deux centimètres apparut dans la paroi transparente. Des tourbillons de gaz orange en sortirent et s’étirèrent dans les courants d’air de la chambre.

Une violente odeur acide de mélange se répandit.

Alia restitua le pistolet au capitaine de sa garde sans quitter des yeux l’ambassadeur. Edric le Navigateur, indemne, nageait dans le liquide et la regardait.

Elle attendit en silence.

Comme s’ils étaient contrôlés de l’extérieur, ses yeux montèrent jusqu’au trou par où s’échappait le gaz.

— Vous sentez l’Épice, Duncan ? demanda Alia.

Duncan observa les torsades orange qui montaient dans la chambre.

— Espèce de sorcière ! cracha l’ambassadeur. Tuez-moi, qu’on en finisse !

— Vous tuer ? Sans un jugement ? Est-ce que vous me prenez pour une barbare ?

Le torse palpitant, l’homme de la Guilde demanda :

— Vous savez ce que vous faites ?

— Vraiment.

— J’aurais dû activer mon bouclier !

— Oui, certainement. Qui choisissez-vous pour votre défense ?

— Rebouchez immédiatement cette cuve !

— Faites-le vous-même, dit Alia.

Brusquement, Edric plaça une main spatulée sur le trou de la cuve et fouilla dans une poche accrochée à sa taille.

Alia sortit le krys attaché à son cou. Ses gardes se raidirent. Le krys était porteur d’implications sacrées et des hors-mode étaient présents dans la chambre d’audience. Mais Alia semblait ne pas avoir conscience du trouble qu’elle provoquait chez ses gens. Elle leva la pointe du couteau et la lame laiteuse scintilla. Lentement, délibérément, elle la planta dans la paume de l’ambassadeur collée contre le trou percé par le laser.

Avec un hurlement perçant, le navigateur retira sa main ensanglantée.

Alia leva son krys à la pointe souillée et le montra à Duncan.

— Du sang humain, je vous le parie. (Elle présenta le krys aux autres gardes et dit :) Bannerjee, essuie bien cette lame et porte ce que tu auras recueilli à un homme de la tech. Je veux qu’on analyse ce sang. J’aimerais savoir quel degré d’humanité il partage avec moi… et en quoi il diffère de moi.

Edric avait sorti un mouchoir. Il en enveloppa soigneusement sa main blessée avant d’enfoncer un autre tampon dans le trou de la cuve.

— Qu’est-ce que je pourrais partager avec vous ? demanda-t-il en foudroyant Alia du regard. Je partage un lien commun avec toute vie. Mais quant aux souvenirs obscurs de votre sauvagerie – non, je ne les partage plus !

— Je pense que vous avez un autre lien peu commun, dit Alia. Qu’en pensez-vous, Hayt ?

Elle regardait le ghola.

Au lieu de répondre, Duncan demanda :

— Pourquoi m’appelez-vous ainsi ? Hayt ? N’est-ce pas votre nom ?

— Oui, fit-il avec réticence.

— Alors, pouvez-vous répondre à ma question ?

Il acquiesça.

— L’air que respire ce navigateur de la Guilde est saturé de mélange. Ce qui en dit long à son propos.

— Ces capsules que nous l’avons vu avaler si fréquemment, est-ce qu’elles n’ajoutent pas à son image ?

— Un supplément d’Épice, selon moi, admit Duncan.

— Le dosage dont dépend cet homme de la Guilde défie l’imagination, dit Alia. Quel est votre calcul ?

Duncan se renfermait un peu plus chaque fois dans son attitude de Mentat.

— Les navigateurs de la Guilde utilisent l’Épice pour augmenter leurs pouvoirs de prescience. Sans elle, ils ne pourraient deviner quels sont les chemins les plus sûrs pour que leurs longs-courriers traversent l’espace interstellaire. Leur devoir les oblige à absorber de plus en plus de mélange…

— Le dosage doit augmenter à un taux qui se combine à la pression de leur besoin, dit Alia. C’est une chose que nous avions ressentie, mon frère et moi.

— Vous êtes stupides ! ragea Edric.

Alia se tourna vers lui. Le gaz orange était maintenant ténu et le navigateur était blême, pendu à ses suspenseurs.

— Vous avez choisi votre défenseur ?

— J’ai choisi la Révérende Mère que vous gardez en détention, aboya Edric. Gaius Helen Mohiam !

— Très bien. (Alia se tourna vers le capitaine de sa garde.) L’ambassadeur doit être mis aux arrêts sous surveillance permanente jusqu’au jugement, dit-elle. Je veux des rapports quotidiens sur ses faits et gestes. Entre-temps, vous allez vider le gaz de cette cuve et le faire analyser. Remplacez-le avec de l’air pur d’Arrakis.

— Non, vous ne pouvez pas faire ça ! protesta Edric. Non !

— Pourquoi pas ? Vous allez en mourir ?

— Vous savez bien que non ! cria-t-il en collant son visage contre la paroi de la cuve.

— Cela peut aveugler votre vision oraculaire, dit Duncan.

Frénétique, le navigateur hurla :

— Vous n’avez pas le moindre sentiment humain !

— Un sentiment humain ? demanda Alia. Ça signifie quoi, cette absurdité ? Quand vous avez échoué, vous êtes retombé sur cette chose intérieure et intense qui est offensée par la violence. Ah ! Laissez-moi vous dire une chose, joueur, le sentiment humain est un argument très faible qui désigne le perdant. Vous n’avez pas réussi à mesurer les conséquences, joueur.

— Vous me traitez de quoi ? demanda Edric d’un ton choqué que les transpondeurs restituèrent.

— Joueur ! répéta Alia. C’est un compliment que je vous fais.

— Vous n’êtes pas sérieuse.

— Les joueurs et les écologistes sont les seuls qui mesurent vraiment les conséquences. Nous qui détenons les oracles, nous sommes toujours des joueurs. Nous avons un pas d’avance sur les politiciens et les hommes d’affaires, je vous l’accorde.

Le navigateur secoua la tête comme un poisson et tout son corps frémit.

— Je vous supplie de ne pas me priver de l’Épice que je respire, gémit-il.

— Avec quoi comptez-vous payer cette faveur ? demanda Alia.

— Payer ?

— Le gouvernement de mon frère est toujours prêt à négocier.

— Payer ? répéta Edric, un ton plus haut.

— Quand on y regarde bien, dit Alia, tous les gouvernements sont des affaires. « La fortune passe partout », disait souvent mon père.

Elle risqua un regard vers Duncan et vit que ses yeux métalliques étaient cachés par ses paupières. Ce qui lui donnait une expression bizarre, plus humaine, celle d’un être au repos. Sa substance de ghola était ainsi masquée.

Comme s’il sentait son regard, Duncan ouvrit les paupières et les globes métalliques de ses yeux se portèrent sur elle.

— Les gouvernements se sont toujours bien entendus pour négliger leurs propres iniquités, dit-il. On me l’a appris. Ne voyez-vous pas que vous jouez le jeu de votre ennemi ?

Sous la colère, les pommettes d’Alia s’empourprèrent.

— Il existe certaines questions que vous ne devriez pas poser !

— Quand c’est la force qui étouffe les questions, dit Duncan, c’est la mort de la civilisation.

Alia lui décocha un regard furieux et maîtrisa son souffle haletant. Des platitudes !

Edric observait le ghola. Le navigateur se lovait au fond de la cuve et porta son attention sur le couple.

— Hayt, demanda-t-il, m’aiderez-vous à me défendre ?

Alia l’affronta.

— Ambassadeur, vous présumez beaucoup de trop de choses.

— Vraiment ? demanda Edric sans quitter Duncan du regard.

— Bien sûr. J’ai été un présent pour la Maison des Atréides, entièrement donné et accepté. Vous n’avez plus besoin de mes services.

— Mon frère doit être prévenu dans l’instant dit-elle d’une voix douce. C’est son jugement, après tout, qui prévaudra.

— Vous prenez la loi trop à la légère, gronda Edric ! Son discours est suffisamment clair pour que le plus modeste des citoyens le comprenne.

— Le langage de la loi, répliqua Alia, signifie seulement que mon frère sait ce qu’il veut dire.

D’un air définitif, elle se détourna, fit signe à ses gardes de la suivre et s’avança vers le dais. Là, elle se retourna :

— Hayt, vous m’accompagnerez.

Duncan eut un haussement d’épaules et se joignit à la file des gardes.

Il en entendit d’autres derrière lui : ils remorquaient la cuve du navigateur. D’autres encore, songea-t-il, suivraient plus tard avec les corps dont ils allaient récupérer l’eau.

Après tout, tous les hommes d’Alia étaient des Fremen.

La route de Dune
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